Tu cherches Benoit ? Trouve le chien.

Qui : Benoit Martineau

Où : Québec

Quoi : Évaluateur et superviseur

Par Louise Gendron, bénévole pour la Fondation Les chiens Togo.

Il aurait dû suivre son intuition, aussi. Et mettre le chien en cage avant que toute la famille parte pour le travail et l’école. «Simba était arrivé chez nous la veille après avoir passé quelques jours chez un autre évaluateur où il avait été parfait, dit Benoit Martineau. Alors…» Alors, il a laissé faire la cage.

Quand Sandra, sa femme, est rentrée du travail, le store du salon avait subi les foudres de Simba. Pas encore tout à fait habitué à son nouvel environnement, Simba, pour voir dehors, s’était grignoté une fenêtre dans le store qui, sous l’assaut, avait décroché complètement. Sandra n’était pas contente…

Elle s’en est très bien remise. Simba aussi. Il n’a plus jamais fait de bêtises, a réussi son entraînement et fait aujourd’hui un très bon boulot comme chien d’assistance. Benoit lui, en a tiré une conclusion : Toujours, toujours suivre son intuition…

D’abord évaluateur, puis superviseur, Benoit Martineau est bénévole pour les chiens Togo depuis presque deux ans maintenant. Mais son lien avec les chiens date de beaucoup plus longtemps.

Car s’ils étaient officiellement sept chez les Martineau (six garçons, une fille), dans les faits, ils étaient presque huit; il y avait toujours un pitou dans la famille. Et depuis Sunny, — surnommé Louis XV parce que, le pauvre, il avait les pattes croches —, tout le monde le savait : la meilleure façon de trouver Benoit était de chercher le chien…

Ses grands frères étaient chasseurs de sauvagine. Et, développement logique, les chiens de famille sont devenus des chiens de chasse. À 13 ans, Benoit s’est joint à ses frères puis à un club de chiens rapporteurs où il a œuvré comme entraîneur pendant quelques années.

Aujourd’hui, la bernache n’occupe plus une très grande place dans sa vie.

Les chiens, eux, sont partout. En 2012, il suivi une session en comportement animal auprès de Jacinthe Bouchard (des mois à faire, toutes les fins de semaines, l’aller-retour vers Montréal où se donnaient les cours). Suite à cette formation, il a donné des formations de groupe par le biais du réseau vétérinaire Global Vet avant de finalement fonder son entreprise, Mille et une solutions canines. 

Et il y a Togo. En un an et demi, une bonne dizaine de chiens sont passés sous son toit pour évaluation approfondie. Et ça, veux veux pas, c’est un sport d’équipe. Sandra, sa compagne des 32 dernières années, leurs deux jeunes adultes, Frédéric et Raphaëlle, interagissent avec les chiens, font des vidéos à l’occasion. Frédéric s’est déjà affublé d’un chapeau et de lunettes noires pour tester la réaction du chien à des stimuli nouveaux… Même le chien des Martineau (une Chesapeake Bay Retriever de 7 ans) fait office d’assistante. «Kyra est une vieille fille, dit Benoit. Un petit nouveau un peu entreprenant se fera japper dans les oreilles s’il ne comprend pas assez vite. Pour moi, c’est utile. Être trop intense pour Kyra n’est pas une bonne note au dossier du chien…»

Il supervise aussi d’autres évaluateurs, un boulot qui se fait à distance mais de très près, grâce à l’échange de clips vidéos. «Il y a des évaluateurs que je n’ai jamais rencontrés directement mais dont je connais la maison par cœur, rigole-t-il. J’adore le contact avec les gens, le partage de méthodes et d’expériences. Et je vois plein de chiens, chacun avec son vécu, confrontés à toutes sortes de situations nouvelles. J’apprends, je n’arrête jamais d’apprendre. Et je me sens utile.»