La fée Togo en Abitibi

Qui : Virginie Gaivin

Où : Amos, Rouyn, Val-d’Or

Quoi : Super-bénévole évaluatrice, chauffeure, téléphoniste, toujours prête à tout

Par Louise Gendron, bénévole pour la Fondation Les chiens Togo.

Partir d’Amos pour aller évaluer un chien à Val d’Or ou à Rouyn-Noranda (plus d’une heure de route). L’amener chez elle pour une évaluation de deux semaines. Reprendre la route pour le ramener au refuge en cas d’échec. Virginie Gaivin a fait ça souvent depuis deux ans. Oui, on peut parler de motivation. À haute dose.

Cette fois-là, c’était un peu différent. Elle ramenait à la SPCA de  Val d’or un chien qui avait loupé le test. Et là, surprise, un chien venait d’arriver, qui semblait prometteur. Mauvais timing : Virginie devait partir en vacances quelques jours plus tard et ne pouvait s’encombrer d’un chien. Surtout celui-là qui faisait son 40 kilos, facile. Elle l’a quand même évalué. Il était PARFAIT. Alors, les filles de Togo ont déclenché l’opération Lucky. Virginie prendrait l’avion avec ce gros toutou jusqu’à Montréal; un bénévole irait les cueillir à l’aéroport pour les conduire chez Noémie, la présidente-fondatrice de Togo. «Ça s’est super bien passé, raconte Viriginie. J’ai déniché une cage format géant, Lucky a été parfait tout du long, malgré la nouveauté, le bruit, l’attente.»

Ça valait la peine. Lucky a passé tous les tests et l’entraînement avec brio. Il est devenu le chien d’assistance d’un vétéran dont il changé la vie. Une grande satisfaction pour Virginie qui, depuis deux ans, fait des pieds et des mains pour aider Togo. Des appels, des évaluations, des transports. Depuis deux ans, elle a évalué plus d’une vingtaine de chiens et roulé sûrement quelques milliers de kilomètres pour l’organisme.  «J’y crois tellement ! dit-elle. Je veux beaucoup participer à cette cause.»

Ah oui, un détail : Virginie vient tout juste de fêter son 20e anniversaire de naissance.

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Enfant, il y avait des animaux partout dans sa vie. Adolescente, elle rêvait de devenir vétérinaire et avait tenté d’ouvrir une pension pour lapins dans sa chambre. «Mais ça ne pouvait pas fonctionner, dit-elle. Ces petits animaux-là, on ne peut pas les déplacer.» Et comme la perspective de passer des années sur des bancs d’université ne lui souriait pas vraiment, elle a compris qu’elle ne deviendrait pas vétérinaire. Bosser dans une entreprise avec des patrons-qui-te-disent-quoi-faire-tout-le-temps ? Non plus.

Alors elle a fondé son entreprise. À 18 ans… 

Avec Multi-concept animal, Virginie est devenue toiletteuse, promeneuse de chiens et offre un service de pension à domicile — l’animal reste chez lui, c’est Virginie qui va lui rendre visite plusieurs fois par jour.

Peu de temps après, elle a trouvé un chien errant qu’elle ne pouvait garder. Quelques jours plus tard, elle a découvert Togo via les réseaux sociaux. Elle a contacté l’organisme (alors à ses tout débuts) pour leur parler de son nouveau protégé. Trop énergique pour devenir chien d’assistance, ce dernier a finalement été adopté à Rouyn. Virginie, très énergique aussi, a été adoptée itou. Par Togo !  En quelques semaines, elle est devenue l’antenne indispensable de l’organisme en Abitibi.

Aujourd’hui, la jeune femme est à la croisée des chemins. L’Abitibi est petite et Virginie voit grand. Elle songe sérieusement à vendre Multi-concept animal pour aller se faire une vie dans un grand centre. Une vie où Togo, c’est sûr, jouera un rôle important.