La psy qui croit aux pouvoir des chiens

Qui : Anick Gaucher
Où : St-Antoine-sur-Richelieu
Quoi : Bénévole chez Les chiens Togo 

Par Louise Gendron, bénévole pour la Fondation Les chiens Togo.

C’est dans la maison ancestrale d’Anick que Shawi, qui n’avait jamais mis les pattes dans une maison, a fait connaissance avec son premier escalier. Un bel escalier de meunier. Bien à pic. Et sans contremarches, ce qui fait qu’on voit très bien en bas. Le pauvre pitou était très embêté : qu’était-il donc censé faire avec ça ?

Heureusement, Anick est une bonne prof et Shawi ne manque ni d’intelligence, ni de bonne volonté. Il a fallu une heure ou deux mais ensemble, ils ont surmonté l’obstacle (avec un coup de pouce d’une éducatrice Togo, jamais bien loin au bout du fil ou du texto…) .

Anick Gaucher est psychologue. Prof de cégep, elle donne des cours de santé mentale à des jeunes qui, dans leur future carrière de psychologue ou d’ambulancier, auront à intervenir avec des gens vulnérables ou en crise.

Sa relation avec Les chiens Togo n’avait commencé que quelques semaines auparavant quand, à l’automne 2016, elle a vu dans un journal que l’organisme cherchait des bénévoles pour le programme d’évaluation des chiens. «J’ai vécu avec des chiens toute ma vie, dit-elle. Je sais quelle relation profonde peut se développer entre un chien et une personne. J’ai trouvé géniale l’idée d’utiliser cette relation pour soulager les troubles anxieux. Encore davantage si, de surcroît on sauve des animaux de refuge.» Elle a posé sa candidature.

Schubert, le premier chien que lui a confié Togo, arrivait à l’étape de la généralisation —où le chien révise et consolide tous ses apprentissages avec une personne autre que son éducateur canin. Comme Schubert était destiné à une jeune fille qui, éventuellement, irait au cégep, Anick était l’évaluatrice parfaite.

Schubert en classe avec Anick.
Schubert en classe avec Anick.

Pendant deux semaines, le chien l’a suivie absolument partout. Dans son lit, dans la salle de bains, au centre commercial, dans ses cours et ses réunions au cégep. «Je n’avais jamais vécu une telle intensité de relation, même avec mon chum !»

Une expérience déterminante, juge-t-elle, et pas seulement pour elle. Le cégep connaissait les chiens-guides pour non-voyants mais n’avait jamais eu de chiens d’assistance psychologique. La direction a été ouverte mais il y avait quand même quelques hésitations. Comment les étudiants allaient-ils réagir ? Le chien allait-il pouvoir rester tranquille durant un comité de sélection qui dure des heures ? «Schubert a été impeccable tout le temps, dit Anick. Il a permis d’ouvrir bien des barrières.»

Puis Schubert est parti vers sa nouvelle vie. C’est ce qu’Anick a trouvé le plus difficile. «On s’attache beaucoup, dit-elle. Et quand, pouf, il sort de ta vie, tu n’as plus de lien direct. On le sait d’avance, on comprend. Mais on pleure quand même.»   

Ça vaut la peine ? Absolument ! «Un chien, ayant les qualités recherchées et qui reçoit un entraînement spécifique offert par la Fondation Les chiens Togo, peut créer une connexion magnifique avec une personne qui souffre psychologiquement. Et apporter un bienfait que ni la thérapie, ni les médicaments ne peuvent offrir. C’est un complément fabuleux.»

Anick, toute l’équipe Togo te remercie de faire partie de notre aventure !