stress post-traumatique

Stress post-traumatique

Écrit par Gabriel Larivière et révisé par Johanne Labbé. Monsieur Larivière a dirigé pendant plus de 20 ans un organisme d’intervention en stress post-traumatique auprès des personnes victimes d’actes criminels. 

Le stress post-traumatique

Dans notre vie, nous vivrons assurément, une succession d’évènements de toutes sortes, agréables ou non, et nous saurons y réagir selon notre personnalité et nos expériences précédentes.

Mais parfois, à la suite d’un événement soudain, inattendu, l’événement provoquera un choc tel que le fonctionnement normal de la personne en sera affecté. Nous dirons ici que la personne souffre de stress aigu. Si cela persiste dans le temps, c’est-à-dire de même intensité ou allant en s’aggravant, et ce, au-delà d’un mois, nous parlerons alors de stress post-traumatique.

Causes du stress post-traumatique

Ces situations pourront être de toutes sortes, accidents, maladie soudaine, agression, incendie, catastrophes, vivre des abus sur une longue période, exposition, chez les civils ou militaires, zones de conflits armés. Ce sera soit un événement soudain ou inattendu qui survient. Mais à d’autres occasions, ce sera l’exposition répétée à des situations intenses, et hors de notre contrôle, qui causera le même effet. Ce sont tous des événements d’une intensité élevée, ou du moins, qui sont perçus comme tels. Je pourrais alors avoir la perception que ma vie est menacée ou qu’elle a été mise en danger.

La présence de blessures physiques pourra également avoir un impact important sur l’apparition du stress post-traumatique. Cela affectera bien sûr la durée du processus de rétablissement. Mais cela pourra aussi avoir un impact important sur le choc émotif/psychologique, en nous rappelant constamment l’événement. En effet, la vision d’une cicatrice, par exemple, ou la présence de douleur physique me ramèneront au souvenir de l’événement, et raviveront ainsi, les émotions qui y sont reliées.

Pistes d’intervention et actions possibles

À ce moment, la personne se retrouve dans une situation où il lui est impossible de retrouver un fonctionnement normal, et ce, par delà sa volonté ou son historique personnel. La personne pourra constamment revivre (flashback) l’événement traumatique. Elle pourra avoir tendance à éviter les éléments associés à l’événement, de peur de devoir les revivre ou de ne pouvoir y faire face. La personne pourra présenter des symptômes d’hyper vigilance et elle pourra vivre de façon presque incessante, des émotions négatives apparues ou amplifiées à la suite de l’événement.

Le rétablissement est possible et nécessitera différents soins médicaux, autant physiques que psychologiques. L’un ne pouvant se dissocier de l’autre, ces deux aspects de la personne devront être traités afin d’atteindre un rétablissement optimal. Outre le soin de blessures, le suivi médical pourra aussi être présent afin de rétablir l’équilibre chimique du corps et de permettre, au processus de rétablissement de pouvoir prendre place.

C’est alors que le suivi psychologique sera pertinent. Plusieurs approches de traitement sont possibles. Il s’agira, pour la personne, de trouver l’approche qui lui convient le mieux. L’approche cognitivo-comportementale sera souvent de mise. Elle permettra de modifier les pensées (scénarios), ainsi que le ressenti physique (angoisse), afin de désamorcer l’état d’alerte continue dans lequel souvent la personne se retrouve et qui a créé un état d’anxiété quasi permanente. Ce qui, bien sûr, aura un impact négatif sur la qualité de vie de cette même personne, ainsi que de son entourage.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, le processus de rétablissement est possible. Bien qu’il se fasse par étapes et qu’un certain temps soit nécessaire, la personne pourra retrouver un équilibre de vie. Au fur et à mesure, les bons moments reprendront place et deviendront plus présents que les moments difficiles.

C’est ici que l’approche avec les chiens Togo s’avère si intéressante. La présence du « chien réconfort » permet d’avoir un contact direct avec la personne, sans que celui-ci ne soit menaçant ou envahissant. Ce contact permettra alors une diminution de l’anxiété (par exemple : éveil lors d’un cauchemar, contact physique lorsque le chien détecte une crise d’anxiété…) et permettra de diminuer des mécanismes de défense qui sont constamment en mode d’alerte.

De plus, en lui procurant un moment de détente, de plaisir, de douceur, cela provoque également des effets bénéfiques. Le rétablissement et le bien-être se reconstruisent petit à petit, et ce, en permettant à des moments de bien-être de se substituer à des moments de souffrance et de détresse.