Écrit par Gabriel Larivière et révisé par Joëlle Beauséjour. Monsieur Larivière a dirigé pendant plus de 20 ans un organisme d’intervention en stress post-traumatique auprès des personnes victimes d’actes criminels.
Pourquoi réagissons-nous?
Les réactions qui se manifestent à la suite d’un événement sont une réponse à un événement qui est inattendu et intense. Nous savons que toute réaction est « normale », peu importe la forme ou la façon dont elle se manifeste et que c’est plutôt l’événement qui a provoqué cette réponse qui est « anormal ». Nous savons également que cette réaction sera d’intensité variable et que cela aura un impact sur le processus de rétablissement de la personne.
Mais pourquoi réagit-on ainsi? Pourquoi, même si je perçois un événement comme relativement anodin, pourrais-je, par la suite, vivre des réactions d’une ampleur qui me surprendront?
Toute personne étant unique, nous avons notre propre capacité de base à réagir aux aléas de la vie. L’ensemble de notre vécu viendra également influencer notre façon de réagir.
Bien que parfois, nous soyons convaincus de la réaction que nous aurions dans certaines situations, il arrive que le résultat soit différent. Le corps aura alors pris le dessus. Il aura réagi à sa façon et nous nous sommes retrouvés en situation de spectateur.
Ainsi, moi qui croyais pouvoir décider de mes réactions, me voilà confronté à une situation où, à la suite d’un événement traumatisant, je ne contrôle plus rien ou presque. C’est à ce moment que nous parlerons soit de stress aigu ou de stress post-traumatique.
Il n’est pas rare de voir la personne avoir tendance à minimiser l’ampleur de ses réactions, de ses émotions. Que ce soit par pudeur, incompréhension ou par crainte du rejet, les gens minimiseront, banaliseront leur vécu et omettront de se soigner. Il risque alors d’y avoir aggravation de l’état de la personne.
Il importe donc d’être à l’écoute de ce que nous vivons. De ne pas craindre d’exprimer ses besoins et de demander le soutien nécessaire. Il importe de prendre conscience que si je laisse aller les choses, elles viendront perturber encore plus mon quotidien. Ces réactions sont réelles, le besoin de soins est présent.
Rétablissement et Chien Togo
La présence d’un « chien réconfort » permet d’avoir un contact avec la personne, sans que celui-ci ne soit menaçant. Et comme je devrai apporter un minimum d’attention à notre toutou, question de bien le nourrir, de le sortir et de lui faire prendre des marches, ceci m’obligera à me mettre, un tant soit peu, en action.
Ce temps, lors duquel je devrai m’accorder de l’attention, ainsi qu’à mon compagnon, me fera vivre des moments positifs, lors desquels, l’ensemble de mes symptômes seront un peu moins présents. Ce processus se fera graduellement. L’accompagnement me permettra de me sentir moins seul, d’avoir l’impression de pouvoir partager ma charge et d’avoir un moyen de régulariser l’ampleur des réactions ressenties.
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