TDA/H : le cas de Sam

Écrit par Pascale Rabaraona (éducatrice spécialisée) et révisé par Johanne Labbé.

Le cas de Sam (nom fictif)

Sam est âgé de 6 ans. C’est un petit garçon curieux, qui parle et bouge beaucoup. Bref, c’est un enfant de 6 ans. Cette année, il débute sa première année. Il est bien content et a hâte de voir sa nouvelle classe, son nouveau bureau, sa nouvelle enseignante.

Le matin, sa mère le réveille, c’est l’heure de se préparer. Tout couetté, yeux collés, Sam se gratte la tête. Il est fatigué. Il éprouve des difficultés à s’endormir car il est souvent bien agité.

« Sam, ton bol de céréale est prêt sur la table! » Il se rend à la cuisine et se met à manger. Il s’assoit, se lève, se rassoit, donne des coups sur son bol avec sa cuillère.

« Sam, reste assis et ne tape pas sur ton bol! As-tu hâte d’aller à l’école? » «

Ooooooh que oui!!! » répond-il avec un grand sourire! Il finit son bol de céréale en restant debout. « Quand tu auras terminé, tu iras t’habiller et brosser tes dents! »

Il se dirige vers sa chambre, enfile son chandail, son pantalon… Oh! Sa petite voiture de Batman est dans sa poche! Vroum! Vroum! Sam se met à jouer: il court partout dans la maison, tourne sur lui-même, court autour de sa mère…« Sam va finir de t’habiller et brosse tes dents! On part dans 5 minutes! » Vroum! Vroum! Sam continue. Sa mère lui retire son jouet. C’est terminé, il doit finir de se préparer. Oh! Des enfants parlent dehors! Sam court à la fenêtre : C’est Jeanne et Maxime les voisins. « Mais qu’est-ce qu’ils font? » se demande Max. « Je vais ouvrir la fenê… »

« Sam, va finir de te préparer! » Sa mère n’en peut plus de ces matins là. Son fils fait toujours tout, sauf ce qui lui est demandé. Mais bon, « c’est la première journée d’école, restons calme » se dit-elle.

Avec l’aide de sa mère, Sam finit de se préparer. « Prends ton sac et ta boîte à lunch, on part! » Sam sort dehors, sa mère met la clé dans la serrure et descend les escaliers rejoindre son fils. « Mais où est ton sac à dos? » « Oups… » répond Sam.

Au retour de sa première journée, sa mère lui demande comment celle-ci s’est déroulée. Sam lui répond que c’était super, excepté que son professeur lui a répété plusieurs fois de rester à sa place et de lever sa main avant de parler, ce qui ne surprend pas sa mère : Même à la maternelle, où tout se passe dans le jeu, Sam a eu de la difficulté à laisser les autres parler et à attendre son tour. Sa mère s’inquiète un peu de savoir comment cela va se passer, maintenant qu’il doit rester plusieurs heures assis derrière un bureau… Mais bon, encore une fois, ce n’est que la première journée.

Les semaines et les mois ont passé : Sam, qui était si heureux d’aller à l’école en début d’année, y éprouve de moins en moins de plaisir: Son agenda se remplit tranquillement de notes de l’enseignante déplorant qu’il ne respecte pas les consignes : ne reste pas à sa place dans le rang, parle dans les corridors, ne finit pas le travail demandé, n’a pas le matériel requis pour faire ses travaux, dérange les autres, etc. Sa mère est découragée. De plus, le peu de devoirs et leçons que son fils doit faire le soir se transforme en bataille : il n’est pas du tout concentré, se tortille sur sa chaise, se lève dès qu’il entend un bruit à l’extérieur.

« Sam revient ici! », « Où est ton cahier de devoir? », « Arrêtes de bouger! »,

« Concentres-toi donc un peu! »

Du haut de ses 6 ans, ça ne fait pas du tout plaisir à Sam de se faire réprimander ainsi par sa mère ou son professeur. Au fond de lui, il aimerait bien plaire aux adultes, mais cela est souvent très difficile pour lui car son impulsivité prend souvent le dessus…

Le TDA/H (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité)

Le TDAH fait partie des troubles dont on entend le plus souvent parler chez les enfants d’âge primaire. Bien que plusieurs d’entre nous sommes portés à croire que ce trouble est surdiagnostiqué, ce trouble ne touche que 5 à 8 % des enfants. Effectivement, nous en parlons d’avantage aujourd’hui! Ceci est dû au fait que depuis quelques années, plusieurs recherches et études ont été effectuées sur le sujet. Ainsi, nous sommes en mesure d’en parler et les spécialistes peuvent maintenant le diagnostiquer. Donc, il y aurait aujourd’hui autant d’enfants ayant un TDAH que « dans le temps », sauf que ceux-ci était plutôt désignés comme étant  des enfants « turbulents ». L’avantage de ces recherches est que nous sommes beaucoup plus outillés pour aider et intervenir auprès de ces personnes.

Le TDAH est un trouble neuro-développemental qui entraîne une difficulté à moduler l’attention, les mouvements, les comportements (impulsivité) et même les émotions. On y retrouve deux grandes sphères:

L’inattention: on dit de l’enfant qu’il est rêveur, lunatique, qu’il a une lenteur à exécuter une tâche.
Exemples:
-fait des fautes d’inattention lors de travaux ou autres activités;
-a du mal à soutenir son attention à la tâche ou dans les jeux;
-semble ne pas écouter quand on lui parle;
-ne parvient pas à terminer ses devoirs ou autres tâches qui lui sont demandées;
-a de la difficulté à organiser ses travaux;
-perd les objets qui lui sont nécessaires (crayons, agenda, etc.)
-se laisse facilement distraire

L’hyperactivité: on dit de l’enfant qu’il bouge, a besoin de se lever, touche à ce qu’il ne faut pas, parle quand ce n’est pas le moment.
Exemples:
-bouge les mains, les pieds ou manipule un objet sans arrêt;
-se lève en classe ou dans d’autres situations où il doit rester assis;
-court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié, sans craindre le danger
-répond de façon précipitée à une question qui n’est pas encore entièrement posée;
-difficulté à attendre son tour;
-interrompt les autres ou impose sa présence.

Il peut arriver à tout le monde de présenter des symptômes pouvant être associés au TDAH: manque d’attention causé par un sommeil insuffisant ou par un stress important, par exemple.
Les personnes réellement atteintes présentent ces symptômes de manière plus fréquentes et plus intenses, créant ainsi un déficit de leurs fonctions exécutives, c’est-à-dire, des capacités nécessaires à une personne pour s’adapter à des situations nouvelles telles que:

L’inhibition (Capacité à résister aux distractions)
La planification (Anticiper et prévoir les étapes d’une tâche)
Le jugement (capacité à évaluer la meilleure alternative face à un problème en fonction des buts à atteindre, des valeurs et des règles sociales.)
La flexibilité mentale (Capacité à s’adapter à une nouvelle situation)

Les causes

30 % à 40 % des personnes atteintes auraient un membre de leur famille qui en serait aussi atteint. Les recherches tendent donc à démontrer que les gènes pourraient être impliqués dans la transmission de ce trouble, qui semble être le résultat d’une insuffisance de substances chimiques cérébrales spécifiques (neurotransmetteurs), lesquelles aident le cerveau à organiser et à régir la pensée et le comportement.

Les conséquences

Les enfants ayant un trouble de TDA/H sont plus susceptibles d’avoir une pauvre estime de soi. Imaginez-vous: vous êtes un enfant, tout le monde s’apprêtent à jouer une partie de cartes, mais, vous êtes incapable de rester en place ou d’attendre votre tour. Comment les autres réagiront-ils ? Ou encore, vous êtes en classe, c’est l’heure de l’histoire, et vous parlez sans arrêt. Le regard des autres peut inévitablement affecter votre estime de vous – même. Par contre, les personnes ayant un TDA/H sont souvent très créatives et vous impressionneront par leurs idées novatrices et leur personnalité unique!

Vous soupçonnez un TDA/H chez votre enfant?

Il est nécessaire de consulter un médecin qui pourra vous aider dans vos démarches. Vous pouvez porter une attention sur la fréquence, la constance, l’intensité et la durée des comportements pour vous diriger dans vos observations auprès de votre enfant. N’oubliez pas que le TDA/H n’affecte pas seulement une sphère de la vie, comme l’école par exemple. Ce trouble doit être présent dans plusieurs circonstances.

Les chiens Togo et les personnes en difficultés d’adaptation

Vous connaissez une personne qui a des difficultés d’adaptation et pourrait bénéficier d’un chien Togo d’assistance? Un professionnel de la santé doit d’abord confirmer par écrit qu’il serait utile et pertinent que la personne ait un chien d’assistance pour l’aider à mieux fonctionner, à mieux se sentir en société. La personne doit également poursuivre son suivi avec son médecin et sa médication, si elle en prend.

En quoi un chien Togo peut-il aider?

-Aider la personne qui a le sommeil agité à s’endormir par sa seule présence
-Aider la personne a augmenter son estime de soi (le chien a le rôle d’ami fidèle)
-Gestion de l’anxiété
-Développer l’autonomie
-etc.

L’histoire de Mini et le TDA/H